C’est donc avec un peu plus de recul que d’habitude que l’on va essayer de dresser ce bilan bolivien.
Inutile de préciser qu’après Canada et États-Unis, outre la langue, le décalage est grand !
Ici c’est nettement plus rond (c’est à dire moins carré), coloré, vivant et festif (on va approfondir plus loin). On réapprend que le piéton n’est pas prioritaire sur la route. Bref c’est un peu le bordel, mais quel joli bordel, on ne sait où donner de la tête.
Attention, pour mériter ce pays, il est très vivement recommandé :
– d’avoir des notions d’espagnol car l’anglophonie n’a pas su conquérir ce bout de territoire,
– de bien supporter le climat d’altitude,
– d’aimer les heures de bus (si on veut éviter les avions)
Vive les collectivos (mini bus qui ne partent qu’une fois remplis) :
Franchement, cela n’a pas été facile d’organiser à l’avance le parcours et malgré notre bonne volonté on a fait quelques erreurs …
Première erreur de notre part : arriver depuis le niveau de la mer directement à La Paz, quelques jours d’acclimatation (sevrés aux infusions de feuilles de cocas) ont été nécessaires.
Seconde erreur : sous estimer les temps de trajets, car ici 300 km c’est long.
Tout ça nous permet d’apprendre, maintenant on est au taquet sur les trajets et itinéraires boliviens 🙂
Mais quelque soit les lieux visités : grande ville, petite bourgade, pleine nature, il y a une constante, c’est la fiesta ! Impossible d’éviter les fanfares, les manifestations, les concerts, ici tout est propice à célébrations.
On adore et se laisse porter par cette allégresse constante !
En discutant avec notre hôte bolivienne de Sucre, on a eu confirmation que la fête faisait partie intégrante de l’ADN du pays. Elle nous a expliqué que dans les petites villes, une fois par an, une famille est désignée pour organiser un banquet pour tout le monde ! De même, les mariages et enterrements sont célébrés dignement, en invitant tout ceux qui le désirent, soit quelques centaines de personnes à manger. C’est donc la famille entière qui s’implique pour les préparatifs.
Et c’est sans compter les fêtes religieuses, les manifestations et juste l’envie de jouer de la musique :).
Ambiance, ambiance donc, et ce quasiment tous les jours de notre traversée du pays.
Ce qui est un peu surprenant (pour nous), c’est le désintérêt de la Bolivie pour le tourisme et du coup un accueil qui nous semble froid, en tout cas en contraste avec la vie ambiante. Pas méchant, pas d’arnaques, mais chacun fait sa vie, on obtient de l’aide en allant la demander (on a déjà précisé, langue español appréciée ?).
Et paradoxalement, à part au salar d’Uyuni, il y a peu de touristes qui s’aventurent ici, lui préférant le Pérou. Pourtant, en plus du festif, ici, on a une vraie et forte identité culturelle (l’héritage pré colombien est assez présent), des villes splendides et intéressantes, des magnifiques paysages (et encore on est pas allé se frotter aux treks qu’offrent le pays). Un vrai voyage quoi !
Une bonne surprise est aussi d’avoir pu manger frais, de bonnes soupes le soir quand le froid arrive, de belles salades de quinoa, de belles alternatives au classique poulet-frites-riz.
On s’est régalé également avec la truite du lac Titicaca, on a testé le poulet milanaise (si, si, c’est devenu une spécialité du pays) et on a pas pu contourner l’indétrônable empañada !
Au final, c’était plus varié que ce qu’on imaginait et on a même apprécié des desserts gélifiés (comme quoi …)
Très beau parcours donc, et à un prix défiant toute concurrence car en prenant des logements et des restaurants d’une gamme un peu plus élevée que d’habitude (et oui c’est la fin du voyage, on s’offre un poil plus de confort), on en a eu pour 30€/jour/pers.
Au terme de 3 semaines rythmées, on quitte la Bolivie, mais on reste dans l’ambiance sudam avec le passage au Chili pour mettre cap sur ce fameux Pérou (dont tous les voyageurs nous parlent).
PS: la fleur en en-tête de l’article est un symbôle de la Bolivie puisqu’elle reprend les couleurs du drapeau national.